Une vingtaine de Teko de Guyane sont venus à Strasbourg du 19 au 24 septembre pour rendre hommage à l’ethnologue Éric Navet qui les fréquente depuis plus de 40 ans.
« J’avais promis à M. Navet de venir le voir à Strasbourg et de lui construire une pirogue pour sa retraite », plaisante René Monnerville. Le maire de Camopi, commune guyanaise, faisait partie de la délégation amérindienne de quelque vingt personnes que l’on a pu croiser dans les allées de l’université du 19 au 24 septembre. Ils étaient là dans le cadre d’un projet culturel et scientifique en hommage à Éric Navet, enseignant à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Strasbourg depuis 1985, pour son départ à la retraite.
L’ethnologue fréquente la Guyane et les indiens Teko, une des six ethnies amérindiennes présentes dans le pays, depuis plus de 40 ans. Il explique : « Petit, quand je jouais aux cowboys et aux Indiens avec ma cousine, j’étais du côté des Indiens et le métier d’ethnologue m’a permis d’être au contact de ces populations. » De nombreuses missions ethnographiques l’ont mené en Guyane, depuis le début des années 1970, pour étudier les cultures amérindiennes, l’organisation sociale, les croyances, etc.
Une ethnie menacée
« Quand il vient à Camopi, on le reconnaît parce que c’est le plus grand du village », s’amuse René Monnerville. En 42 ans, Éric Navet a connu trois, voire même quatre générations de Teko. Et en 42 ans, il a vu la situation de cette ethnie se dégrader.
Voués à l’extinction dans les années 1930-1950, les Teko sont actuellement 500. Mais aujourd’hui, malgré cette croissance démographique, c’est le mode d’être, de penser et d’agir des Amérindiens qui est menacé. En cause notamment l’orpaillage* clandestin, source de tensions à Camopi. « Il n’y a pas beaucoup de travail dans la commune, les jeunes ont donc tendance à se faire employer par les orpailleurs, explique le maire de Camopi. Et l’orpaillage pollue aussi la rivière. À cause du mercure, les poissons ne sont plus consommables alors que la population amérindienne vit de la pêche. »
Valoriser leur culture
Si les Teko souhaitent sensibiliser l’État français à leur avenir incertain, ils expliquent d’abord avoir traversé l’océan pour valoriser leur culture. L’année dernière, des habitants de la commune ont créé l’association Kumaka, gardienne des cultures amérindiennes. Joachim Panapuy, qui la préside, dirige aussi la compagnie de danse Teko Makan, qui s’est illustrée pour la première fois en métropole lors de son séjour à Strasbourg.
Pour prolonger la venue de cette délégation amérindienne, de retour en Guyane, l’Association des étudiants et amis de l’Institut d’ethnologie propose, en collaboration avec l’Association de muséologie et de médiation scientifique, l’exposition « Guerriers de la paix : les Teko de Guyane et leurs mondes » jusqu’au 4 octobre à la Misha ainsi qu’un cycle de projections jusqu’au 13 novembre.
Floriane Andrey
*Recherche et exploitation artisanale de l'or dans les rivièresToute l’agitation qui régnait la semaine dernière au Palais U n’était pas uniquement due aux nombreux étudiants venus le réinvestir depuis la rentrée universitaire… mais aussi grâce au tournage du film « L’année prochaine », de Vania Leturcq. La jeune réalisatrice belge souhaitait tourner à Strasbourg cette histoire de deux amies d’enfance venues d’un village dans une grande ville pour y faire leurs études. En effet, elle avait beaucoup apprécié la ville où elle avait réalisé son premier film il y a dix ans. L’équipe de tournage constituée d’une quarantaine de personnes va séjourner un mois à Strasbourg et réaliser entre 3 et 6 minutes par jour. L’essentiel du long métrage sera ainsi tourné et seuls quelques jours à Paris suffiront pour les plans extérieurs.
Jeudi 10 octobre 2013, la bibliothèque U2-U3 accueille Pinar Selek* pour une soirée découverte autour de son roman La Maison du Bosphore (Liana Levi), paru en avril dernier.
Cet événement est l’occasion, pour toute la communauté universitaire, d’échanger avec l’auteure. La soirée débutera à 18 h par une séance de dédicaces organisée en partenariat avec la librairie du Quai des Brumes. Elle se poursuivra à 19 h par une rencontre-lectures autour du roman, animée par Pascal Maillard, enseignant à la Faculté des lettres de l’université. Les échanges seront ponctués d’intermèdes musicaux ; un joueur de doudouk interprétera notamment des musiques traditionnelles turques.
Pour les mois d'octobre et novembre 2013, le Jardin des sciences organise un cycle de conférences intitulé "Terre et mer" en partenariat avec l'École et observatoire des sciences de la Terre.
La première conférence portera, jeudi 3 octobre, sur la pollution des milieux marins par les activités humaines. S'en suivront d'autres sur la formation des océans, sur l'élévation du niveau marin, sur les mers et océans perdus d'Alsace, sur la naissance des nouveaux océans ou encore sur les risques sismiques en Alsace et dans le Rhin supérieur. Le grand hamster d'Alsace fera l'objet d'une conférence le 17 octobre tout comme les manchots empereurs le 14 novembre. Le cycle se terminera avec un zoom sur la nappe phréatique rhénane le 28 novembre.
Ces rencontres-débats avec des scientifiques sont organisées pour le grand public et libres d'accès, les jeudis à 18 h à l'amphithéâtre Fresnel de l'Institut de physique (3 rue de l'Université à Strasbourg).
Voir le programme complet.
La thématique des champignons continue au Jardin botanique !
Lors des vacances de la Toussaint du 21 au 31 octobre 2013, des ateliers sont organisés pour les enfants de 4 à 12 ans sur le thème " Oh les beaux champignons ".
Et toujours :
Dans le cadre de l'année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau, deux expositions originales conçues et réalisées par le Jardin des sciences de l'Université de Strasbourg posent leur trentaine de panneaux sur les grilles extérieures du boulevard de la Victoire à Strasbourg jusqu'au 1er janvier 2014.
Ces deux expositions traitent d'une question clé : les océans, un défi pour tous. Aux images extraordinaires présentées en exclusivité au public alsacien se mêlent des textes pédagogiques et des données chiffrées.
« Un océan pour la vie signifie à la fois que la vie sur Terre dépend de l’océan et que l’humanité n’aura jamais d’océan de rechange. Elle est en quelque sorte "mariée" à l’océan. Pour la vie ! » explique Françoise Latour, commissaire de l'exposition et auteure de l'ouvrage Océans, les comprendre pour mieux les préserver.
Dans une présentation graphique originale, le passant est invité à poser un regard nouveau sur la mer et les océans : chaque panneau fait écho à nos interrogations sur le rôle des océans dans notre quotidien. Saviez-vous que le mer est notre pharmacie, notre garde-manger, notre poumon ? Grâce à un choix scientifique de photographies exceptionnelles nous dévoilant les Abysses, toutes les mers du globe, des animaux marins surprenants, c'est un voyage onirique et pédagogique qui vous est proposé au cours des six prochains mois.
Les trente panneaux se découvrent face à la station de tram Université et Observatoire jusqu'au 1er janvier 2014 avant d'être présentés dans plusieurs villes françaises en 2013 et en 2014.
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 9 octobre midi pour une parution le vendredi 11 octobre 2013. Consultez les dates des prochains numéros.